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25 septembre 2008

Du Haut de ses 13, 7 milliards d'années, l'univers contemple Hubert Reeves…

Ce 27 février 2006, à l’ESCPI, Hubert Reeves répond à l’invitation de Micheline Uzan, qui l’accompagne lors de cette conférence. Elle lit ses textes et pose des questions inhérentes à l’ouvrage d’Hubert Reeves « Patience dans l’azur ». La conférence concerne l’histoire de la galaxie, et notamment la contemplation de l’univers par l’homme. Tout au long du débat, Hubert Reeves livre une conception beaucoup plus conceptuelle qu’imaginaire. C’est cet angle qui nous fait aborder ses écrits de manière scientifique, même si l’aspect poétique n’est pas en reste. C’est d’ailleurs par cette précision que commence le propos de l’intervenant.
Lorsqu’il étudiait à l’université de Montréal, il était frappé par la distance opérée entre les scientifiques et les littéraires. Les scientifiques ont l’image des rationalistes, et se font donc attribuer un caractère ennuyeux car peu abordable. Les littéraires ont simplement l’image de doux rêveurs, que l’on parvient avec peine à ramener à la réalité. Hubert Reeves nous explique qu’il tient, et d’autant plus en cosmologie, à aborder un double regard, à mêler le rationnel et l’émerveillement. A trop s’en tenir à la rationalité, on risque l’ennui, la morosité. A l’inverse, un émerveillement perpétuel mène à la folie. Il en conclut donc qu’il faut avoir « l’œil analytique et l’œil poétique ».
Pose des questions métaphysiques : « Si l’Homme est né du primate, qui naîtra de l’Homme ? »
Ensuite il demande : « Pourquoi la nuit est-elle noire ? » En effet, même si les étoiles sont éloignées les unes des autres, la distance devrait être compensée par leur nombre ; et donc leur lumière parvenir à la Terre.
Hubert Reeves nous explique que c’est Edgar Allan Poe qui livre la réponse dans sa nouvelle « Eurêka ». Il émet l’idée que la lumière voyage lentement à l’échelle astronomique. Les étoiles sont tellement loin que la lumière n’a pas eu le temps de nous arriver. (Rappel : la lumière met une seconde pour aller de la Lune vers la Terre).
Cela sous-entend donc que les étoiles n’ont pas toujours existé. Par là même, on arrive à la théorie du Big Bang, qui aurait eu lieu il y a environ 14 milliards d’années.
Ensuite, des images de galaxies sont projetées. Un peu plus en aval dans l’ouvrage, on évoque Hubble, qui, dans les années 1920, a commencé à observer la galaxie. Aujourd’hui, dans l’univers observable, on dénombre 100 milliards de galaxies ayant en moyenne chacune 100 milliards d’étoiles.
Lorsque Hubble a commencé à cartographier le ciel, il a observé que les galaxies s’éloignaient d’autant plus vite de nous qu’elles étaient plus loin. Par là même, on déduit l’idée d’un mouvement organisé, l’expansion de l’univers. (Métaphore du pudding au raisin qui gonfle dans le four).
Une autre question apparaît alors : « y a-t-il une frontière dans l’univers ? » On peut penser que l’univers est illimité mais il faut remplacer cette idée de frontière par l’idée d’horizon. L’horizon de l’univers correspond aujourd’hui à 15 milliards d’années lumière environ.

En 1995, une découverte est allée à l’encontre des théories jusqu’alors établies. On pensait que le mouvement d’expansion allait peu à peu se ralentir. Or, on a constaté que ce mouvement n’était pas en ralentissement mais en accélération. En d’autres termes, les galaxies les plus lointaines s’éloignent de plus en plus vite de nous. Ce mouvement serait de l’énergie sombre. C’est la découverte de 1995. c’est une énergie, au sens où l’on entend en physique, mais sombre car on ne voit que ses effets. On ne connaît pas les propriétés. On tente actuellement de mieux connaître ses propriétés. Cette énergie sombre serait la composante dominante de l’univers. 70% de la densité de l’univers serait de l’énergie sombre, et la matière ne représenterait que 5 à 6%
Le Big Bang est l’horizon de la connaissance. Ce n’est pas une fin en soi, il n’y a pas d’avant ni d’après. C’est simplement la limite jusqu’où on peut remonter le temps. L’Univers aurait ainsi 13,7 milliards d’années.
Hubert Reeves définit la cosmologie : « nous remontons sur e territoire du temps. » Effectivement, il n’élude pas la dimension poétique…
Pour l’avenir, on peut envisager deux théories :
- soit les galaxies s’éloignent, et cela entraîne un refroidissement de l’univers. C’est ce que les observateurs américains appellent le « big chill ».
- soit les galaxies cessent de s’éloigner et l’univers se réchauffe progressivement. Ce serait alors un big bang à l’envers. Les Américains nomment ce phénomène hypothétique le « big crunch ».

Avec l’énergie sombre, on a plutôt tendance à privilégier la première hypothèse, mais il faudra attendre plusieurs milliers d’années d’observation pour se prononcer plus précisément !
Une question est posée sur le centre de l’univers. L’univers est homogène, il ne peut donc y avoir précisément de centre. De même, l’univers n’a pas de circonférence. S’il est homogène, il n’a pas de limites. Il faut alors différencier illimité et infini. Quelque chose d’illimité est sans frontières. Par exemple, la surface de la Terre est illimitée (on en fait le tour sans aucune frontière), mais cependant pas infinie.
Sur la couleur des galaxies, différentes selon les sublimes images d’Hubble qui nous sont projetées, la perception par l’œil humain est encore une question de lumière. C’est une question de longueurs d’ondes que l’œil humain perçoit.
Hubert Reeves tient à faire une dernière distinction au sujet des découvertes. L’énergie sombre n’a rien à voir avec les trous noirs, eux-mêmes découverts il y a quelques années. Un trou noir, c’est lorsque la gravité augmente la densité. Dès lors, la lumière ne peut plus s’en échapper. Un trou noir a une surface d’environ 10 kilomètres.

Micheline Uzan termine avec un passage de « Patience dans l’azur », sur la question des probabilités. Une chance, aussi infime soit-elle demeure une chance. Et cette infime part de hasard peut être la source d’un formidable émerveillement.
En dehors de toute vision ethnocentrique, l’être humain peut prendre conscience de sa finitude. Il suffit de s’étendre sur le sol, dans la nuit, loin des lumières. Ouvrir les yeux. « Vous aurez le vertige »…

Myriam Desvergnes

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25 avril 2008

Commerce : équité dans les échanges ?

Alors que se déroule la Quinzaine du Commerce équitable jusqu’au 14 mai, le gouvernement s’interroge sur la nécessité de légiférer en faveur d’un label national...

 

Alors que se déroule la Quinzaine du Commerce équitable jusqu’au 14 mai, le gouvernement s’interroge sur la nécessité de légiférer en faveur d’un label national qui permettrait de reconnaître les produits issus du commerce équitable, comme les produits bio.

Les différentes organisations, et notamment le fameux Max Havelaar, sont en effet actuellement l’objet de controverses, tant sur l’attribution du label que sur les modalités nécessaires pour l’obtenir. Mais si aujourd’hui le commerce équitable est de plus en plus reconnu et que les consommateurs y ont davantage recours qu’il y a cinq ans, c’est d’une réflexion beaucoup plus en profondeur dont il devrait être question. Le principe même du commerce équitable est basé sur le fait d’assurer une juste rémunération du travail des producteurs et artisans, dans le but de satisfaire leurs besoins élémentaires. Il s’inscrit également dans une démarche éthique, par le refus de l’exploitation des personnes et en particulier des mineurs, de l’esclavage...Tous ces principes garantissent le respect pour le producteur comme pour le consommateur. Il est donc inquiétant que ces principes éthiques ne soient pas plus affirmés dans le commerce mondial tel qu’il est établi de nos jours. La dignité humaine en peut être sous le coup d’impératifs économiques. C’est pour cette raison que l’engagement du commerce équitable ne peut se réduire à un simple échange commercial, et que le consommateur doit être informé de toute la dimension que prend son geste lors d’un achat équitable. Il faut également préciser que ces principes d’échanges ne s’en tiennent pas aux simples rapports Nord/Sud, comme cela est souvent mis en avant, mais ils comportent aussi des enjeux locaux. Etre dans le respect du consommateur, c’est le tenir informer du processus de production et de vente du produit qu’il va acquérir. Tel est aujourd’hui la démarche de différentes associations. Il reste à noter que peu de boutiques en France, contrairement aux autres pays européens, prônent et valorisent le commerce équitable, et que les revendications auprès des grandes firmes se font encore par des associations britanniques telles que l’Oxfam.

25 avril 2008

Dynamisme étudiant, immobilité universitaire

Alors qu’Erasmus fêtera ses 20 ans en 2007, que les échanges internationaux progressent, l’idée d’un séjour à l’étranger reste beaucoup moins facile qu’il n’y paraît. S’il est vrai que les grandes écoles rendent obligatoires ces séjours, à l’université il faut encore beaucoup de volonté. Peu de personnels encadrant, peu d’information avant le départ, encore une fois l’université est bien mal lotie. Peu de professeurs connaissent les modalités de l’université d’accueil et le contenu des cours enseignés. Ensuite, il est extrêmement difficile pour un étudiant d’obtenir une aide financière ou même d’entreprendre ces démarches par manque significatif d’informations. Enfin, l’étudiant doit trouver lui-même un logement sur place, choisir ses cours, s’adapter au système, et ce en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire. Il devient dès lors très difficile d’augmenter encore le nombre de séjours à l’étranger, notamment pour les étudiants déjà en difficulté financière. De plus, serait-il superflu de mettre en place des réunions d’informations constructives, où l’université d’accueil est présentée et les démarches expliquées ? De même, au retour, les étudiants doivent rattrapper "le retard" de ces cours non suivis. Plus de mobilité mais aussi plus d’organisation sont à encourager...

25 avril 2008

Maudits français...

Les français sont sales, râleurs, poilus... Autant de stéréotypes mis en avant la semaine dernière par Eric Salvail, dans son émission québécoise "On n’a pas toute la soirée", et qui lui vaut aujourd’hui une plainte devant le Centre Technique Régional de Consommation (CTRC). Laure Pasquet, une française installée au Québec depuis 10 ans, n’apprécie pas l’humour de l’animateur, qui s’est littéralement laissé emporter par des préjugés affligeants. Au cours de son émission, disponible sur Internet, Eric Salvail a diffusé une vidéo où il chassait le « maudit français » à Paris, sous des allures de safari. Il a capturé un « spécimen », avant de ramener un parisien sur le plateau. Une fois en studio, une animatrice l’a aspergé de déodorant en le jetant dans un bain. Enfin, la fin de l’émission nous promettait un « maudit français » transformé. De bonne humeur, sophistiqué au summum du ridicule, et applaudi sous les rires du public. Tout au long de la semaine, le « maudit français » est amené à « devenir québécois », en faisant des activités typiques de la région. Les téléspectateurs doivent téléphoner pour soumettre leurs suggestions. L’animateur n’oublie pas de remercier ses sponsors, notamment l’agence de voyages qui « permettra de le reconduire en France à la fin de la semaine ». Depuis la diffusion, une centaine de plaintes a été déposées par des français vivant au Québec, mais également des québécois qui ne se reconnaissent pas dans cet humour. L’animateur ne daigne toujours pas présenter des excuses. Imaginons un instant les mêmes scènes ayant pour cibles d’autres minorités ethniques, telle que la population noire ou maghrébine. On entend déjà les voix s’élever légitimement... Le racisme existe encore, au Québec comme ailleurs. Tolérer de tels propos est dangereux. Véhiculer de tels préjugés encore plus. Si la dérision fait partie intégrale de la liberté d’expression, l’offense et l’humiliation gratuites doivent en être bannies.

25 avril 2008

Au collège Monod, la réussite ne passe pas par les notes

A Vitry-sur-Seine, en banlieue parisienne, le collège Gustave-Monod se distingue par "ses idées qui marchent". Dans la cour du collège, des espaces verts, et, comme point de vue, l’horizon. Etudier en dehors des tours d’immeubles est sans doute un "plus" pour ces élèves d’une "zone sensible". Mais, surtout, la jeune équipe professorale utilise une méthode alternative d’enseignement et d’évaluation.

L’idée est venue d’un jeune professeur de mathématiques, Carlos Lechevallier, qui souhaitait à la fois permettre à ses élèves de réussir et obtenir leur confiance. En interrogeant les élèves, il s’est rendu compte que la méthode d’évaluation traditionnelle provoquait un découragement et un blocage.

L’organisation classique veut que le contrôle porte sur le chapitre qui vient d’être étudié. Cela ne permet pas un retour sur les notions non assimilées par l’élève. De plus, les progrès ne sont pas valorisés. L’idée a alors été de remettre en cause le système d’évaluation et l’organisation au sein de la classe. Le projet dure depuis sept ans, concerne aujourd’hui six professeurs de maths, entre 18 et 26 élèves par classe.

Le professeur a donc découpé le programme en notions à assimiler, appelées "Brikamaths". Il n’y a pas de barème lors des évaluations, mais un code pour dire à l’élève s’il a parfaitement maîtrisé, ou s’il doit travailler d’urgence. Il n’y a pas non plus de notes sur les copies. Seuls les professeurs gardent une notation.

Bien évidemment, cela demande un travail régulier de la part des enseignants. Pour ceux qui rejoignent l’équipe, la première année est déroutante, car cela remet en cause les méthodes acquises. Si les professeurs ne suivent pas les progrès de leurs élèves régulièrement, ils perdent le fil, et la méthode n’a plus aucun sens.

Les enseignants doivent aussi tenir compte du rythme d’avancement de la classe. Concrètement, elle est séparée en deux groupes. Après un cours en classe entière, on fait une évaluation. Les élèves ayant compris vont au fond s’entraîner sur des exercices. Les autres, plus lents, restent devant et revoient les notions avec le professeur. Auparavant, quatre heures par semaine étaient consacrées à la classe entière, et une heure au soutien des élèves les plus en difficulté. Le rapport a été inversé: une heure de cours pour les plus rapides qui, le reste du temps, travaillent sur les exercices du livre, ou sur les "livrets d’entraînement" mis au point par les professeurs.

Pour le moment, les résultats sont plutôt positifs, le climat dans les classes apaisé. Cela est dû à la fin des notes sanctions: un climat de confiance, même fragile, est instauré. La plupart des élèves sont vraiment très satisfaits, comme Siham, 15 ans, en classe de 3e: "J’ai progressé grâce à cette méthode. Le fait de bosser régulièrement m’a motivée. Le système de notes est encourageant. Le but est d’arriver au fond, c’est valorisant. Mais au moins nous sommes encadrés. Quand on ne comprend pas, on nous explique. Le brevet est appréhendé plus sereinement. En plus, avec les corrigés associés au livret d’entraînement, ça permet de revenir. Les cours sont à notre rythme."

Ludivine, 14 ans, en 3e, fait sa première année au collège Monod. "Dans les autres collèges, si on n’a pas compris une notion, on ne revient pas dessus. Ici, j’ai fait des progrès. J’ai pu rattraper mes lacunes, quitte à bosser deux fois plus. On est motivés parce qu’on sait que derrière il y aura du résultat." Ceux de devant sont ainsi motivés pour s’améliorer et au fond, on déclare: "On a plus d’autonomie, on s’ennuie moins qu’en revoyant des choses qu’on a déjà vues."

Les professeurs sont eux-mêmes surpris du résultat. Les élèves ont compris qu’ils devaient travailler régulièrement s’ils souhaitaient réussir. Certains demandent même du travail supplémentaire pour combler leurs lacunes. Ils ont pris confiance en eux. Les résultats du classement du collège dans le département montrent qu'il ne cesse de grimper dans le haut du tableau. Pour Carlos Lechevallier, l’idéal serait d’étendre cette méthode à tout le collège et à différentes disciplines. Les jeunes professeurs sont convertis, et, pour le proviseur, "l’accent est mis sur le dialogue, par un énorme travail en amont de l’ensemble de l’équipe pédagogique". Le dialogue, l’adaptation, la régularité… autant de qualités exigées par la méthode "évaluer autrement". Les élèves et leurs professeurs sauront-ils "réussir autrement"? Tout semble indiquer qu’ils sont en bonne voie…

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25 avril 2008

Handicap. Une place pour les frères et soeurs

De plus en plus, notre société sait reconnaître, accepter et s’adapter au handicap. Pour autant, le problème de la dépendance des personnes handicapées, notamment sur le long terme, continue de se poser. Quand les parents vieillissent et ne peuvent plus porter autant d’attention, ce sont bien souvent les frères et soeurs qui prennent le relais. Or, aujourd’hui, la fratrie n’est toujours pas reconnue par les pouvoirs publics.
Depuis plus d’une décennie, l’association nationale des soeurs et frères de personnes handicapées (ASFHA) se bat pour obtenir des droits. Psychologiquement, cela aiderait tout le monde à trouver sa place. Beaucoup de témoignages évoquent cette culpabilité face au handicap de son frère ou de sa soeur, et la souffrance devant l’absence de définition de son rôle au sein de la famille. Cette association les aide à rencontrer d’autres personnes dans le même cas, mais aussi à lutter pour obtenir des droits lorsqu’ils acceptent de s’occuper de leur famille.
Une lettre au président de la République a été envoyée. Jusqu’ici sans réponse. Face à ce silence, Marc Voisin vient de publier un livre hybride, Pas de verbe. Il y expose un fait divers tragique et des témoignages de crainte, mais aussi d’apaisement après la découverte de l’association. Un livre coup de poing, simplement nécessaire.
(1) Pas de verbe, de Marc Voisin. Éditions du Retour.

25 avril 2008

Roman. Faites une pause "ménaxénienne"...

Dans un monde de plus en plus anonyme, où la solidarité ne veut plus rien dire, une bouffée d’air frais. Dans le tourbillon du quotidien, un antihéros a choisi la fuite. À travers une solitude d’esprit présente tout le long du - roman, Xavier Gilbert, dans Ménaxéne, nous invite à suivre le personnage jusqu’à sa prise de décision. De flâneries en rêveries, de rencontres en illusions, le héros perd peu à peu pied dans ce monde qui l’entoure. Isabelle partage sa vie et semble pourtant être si loin. Ses amis ne le comprennent pas. Ses repères s’enfoncent dans le flou. L’auteur nous fait ici partager le quotidien de ce philosophe qui, guidé par des « phares » qui ne peuvent qu’illuminer son existence, finira par prendre la décision latente à sa situation. Dans un monde qui va de plus en plus vite, où l’essentiel ne correspond pas aux critères universels, une pause « ménaxénienne » vous fera le plus grand bien !

Ménaxéne, Éditions du Retour, 9 euros.

25 mars 2008

La Scientologie s’installe en France

« Les sectes sont un non problème ». Cette déclaration d’Emmanuelle Mignon, il y a quelques semaines, n’a pas suscité le débat attendu sur la place publique. A en juger par la présence de plus en plus renforcée de ces organisations en France (actuellement au nombre de six sous forme d’associations), on est en droit de se demander si les dirigeants ne l’approuvent pas.

A Paris, il suffit de prendre le métro pour recevoir en mains propres un questionnaire « de personnalité », établi pour l’Eglise de Scientologie, pour nous aider à mieux nous connaître et à surmonter le stress de notre époque. On répond à ce questionnaire pour s’amuser, mais les questions sont de plus en plus intrusives, et poussent vers une direction où l’interrogé ne souhaite pas forcément s’aventurer.

Il suffit de comparer avec d’autres pays où l’Eglise de la Scientologie est reconnue pour se rendre compte que les pratiques sont les mêmes, qu’elle soit reconnue comme secte ou non. Au Québec, vous pouvez vous balader tranquillement dans la rue et être abordé par une charmante personne, qui vous propose de tester votre stress. Vous acceptez, et là vous vous retrouvez dans une pièce, la main sur un appareil qui ne sert à rien, et qui doit tester votre tension. Les questions fusent, et rapidement, on met le point sur une zone de stress : relations avec votre famille, vos amis, un accident, vos relations de travail. Bref, quand on a diagnostiqué que vous êtes stressé, on vous propose un livre écrit par un éminent de la secte. Et là, mieux vaut ne pas poser de questions. Si on explique qu’en France c’est une secte, la personne vous met dehors en sortant de ses gonds…

Quoi qu’il en soit, la Scientologie est encore considérée comme une secte par le rapport parlementaire français de 1995 qui dresse une liste indicative des sectes. Sa dangerosité et ses principes de manipulation se doivent donc d’être encore et toujours mis en avant.

17 mars 2008

Hubert Reeves : « où allons-nous » ?

« L’humanité se trouve à une étape cruciale de son existence, car les choix relatifs à la planète sont faits aujourd’hui, sont d’importance critique pour les forêts, les océans, les fleuves, les montagnes, la flore et la faune sauvages et les autres systèmes qui rendent la vie possible pour les générations futures… »

 

Cet extrait du rapport sur l’avenir de l’environnement mondial, de l’ONU, exprime les priorités de chacun dans l’univers dans lequel il se circonscrit. Hubert Reeves, les 5 et 12 mars derniers, a rappelé lors de deux conférences à Paris les enjeux majeurs de notre avenir.

La première séance était consacrée à la réponse que nous cherchons tous : « d’où venons-nous ? ». L’astrophysicien a tenu à nous rappeler que la théorie du Big Bang est jusqu’à aujourd’hui la plus plausible. En gros, le monde était concentré sur lui-même et aurait explosé. Aujourd’hui, on estime que l’univers comprend 100 milliard de galaxies, contenant chacune 100 milliards d’étoiles. Nous ne savons pas si nous sommes seuls dans l’univers, tout simplement parce que nous n’avons de preuves, ni dans un sens, ni dans l’autre.

Donc a priori, pour le moment, nous ne pouvons pas aller vivre sur une autre planète, ni attendre des extra-terrestres une recette miracle pour sauver la Terre. Il faut donc penser à l’avenir de la vie sur Terre. C’est ce volet qu’Hubert Reeves a particulièrement développé lors de sa seconde intervention.

Tout d’abord : une question simple. Pourquoi n’avons-nous pas été confronté plus tôt au problème de la planète en danger ? Pourquoi nous alarmer maintenant ?

Il y a deux raisons principales. La première, c’est que la population est de plus en plus importante. Elle ne cesse de croître, mais pas l’espace disponible. La seconde, c’est l’impact de l’industrie humaine. Il y a un siècle, il n’était pas aussi fort sur l’environnement. Aujourd’hui, on ne peut plus négliger ses conséquences. Il convient de voir ce qui ne va pas point par point.

· Le pétrole.

En cent ans, on a brûlé mes réserves de pétrole que la Terre avait mis cent millions d’années à produire. Nous devons donc dès à présent penser à l’après pétrole. Pour le moment, le problème est que l’atmosphère est rempli de gaz carbonique. Cela entraîne directement une hausse de la chaleur. Ce qui est grave, ce n’est pas la hausse de la température elle-même. En effet, personne n’a rien contre le fait de gagner quelques degrés, notamment dans nos climats tempérés. Nous comptons gagner entre 2 et 5 °C d’ici la fin du siècle. Ce qui est grave, ce sont les effets secondaires du réchauffement.

Le Groupement international d’études sur le climat (GIEC) regroupe 2500 scientifiques de tous pays. Ce groupe est chargé d’observer et de tirer les conclusions nécessaires sur le climat. Ces scientifiques garantissent que la hausse de la température est bien due, pour la majorité, à l’industrie humaine. Il n’est donc plus possible de prétendre le contraire, et que ce que nous vivons est purement naturel. L’Homme est en grande partie responsable des évolutions de son environnement.

Une preuve assez tangible : les assureurs ne veulent plus assurer les gens qui s’établissent au bord de l’eau, car le risque de catastrophes naturelles est de plus en plus élevé. La fonte des glaces est présente, et plus rapide que ce qu’on avait prévu. Cela pose des problèmes de biodiversité, mais aussi de la montée des eaux.

 

· La forêt mondiale

L’humanité a détruit plus de la moitié de la forêt mondiale. Aujourd’hui, en Indonésie, au Congo et en Amazonie principalement. Bien évidemment, cela est du à l’augmentation de la population, qui a besoin de plus d’espace, et à la nécessité d’infrastructures. Outre la pollution que cela engendre, il ne faut pas négliger le dysfonctionnement dans l’altération de l’oxygène, vital pour chaque être humain.

· Erosion de la biodiversité

Près de 50 % des espèces auront disparu d’ici à la fin de ce siècle. Par exemple, on pêche plus de poissons qu’il ne s’en reproduit. Seules les espèces qui ont la faculté de résister au changement, comme cela a été le cas durant toute l’évolution. Qu’en est-il de la notre ?

 

La vie est très stable depuis son apparition et va résister. Elle a su le faire pendant 600 millions d’années. A l’heure actuelle, les êtres humains sont en en train de créer la sixième extinction. Sa caractéristique, ce qui fait que celle là est différente, c’est que les être humains sont responsables dans ce cas précis. De plus, la race humaine est une victime potentielle de l’extinction qu’il a lui-même engendrée.

A ce jour, nous pouvons envisager deux scénarios :

- la disparition de l’espèce humaine. Il s’agit bien évidemment de l’hypothèse que nous voulons éviter.

- L’espèce humaine sera encore présente après la sixième extinction. C’est vers cette possibilité que nous travaillons, et vers celle là que nous devons faire des efforts.

Finalement, outre l’instinct de survie qui nous gouverne tous, pourquoi l’espèce humaine, qui a réussi à s’auto détruire, mériterait-elle d’être sauvée ?

Selon Hubert Reeves, l’humanité mérite quand même de s’en sortir. Les humains ont apporté des choses qu’aucune espèce n’a su apporter.

- Art et la culture. Tout ce qui ont ce sujet en philo, savent que l’art est indispensable à la vie de chacun, quoi que l’on puisse croire au premier abord. Que serait notre vie, sans musique, sans cinéma, sans théâtre, sans peinture, sans danse, etc… ? Cela montre également la capacité humaine à réfléchir sur elle-même.

- La science. En effet, si nous en arrivons à de telles conclusions, ce n’est pas anodin. L’intelligence humaine a ses revers, mais la science nous sert considérablement.

- L’empathie, la compassion. Nous sommes effectivement la seule espèce à ne pas pratiquer la sélection naturelle. Pour comprendre, un exemple simple. Lorsqu’on oisillon naît et tombe malade, les parents vont obligatoirement arrêter de le nourrir. Celui-là est considéré comme trop faible pour continuer à vivre. Ils ne font donc aucun effort pour le sauver. La sélection naturelle joue son rôle. Pour un être humain, les choses sont tout autres. Dès le départ, nous avons une vision différente des autres de notre espèce. En cela, nous pouvons considérer que l’espèce humaine peut se sauver.

 

Des organismes veillent à la préservation de la nature, comme la ligue ROC, présidée par Hubert Reeves. Ses objectifs principaux sont de préserver la faune sauvage, faire reconnaître le statut d’être sensible à tout animal, et défendre les droits et les intérêts des non-chasseurs. Cette association a été reconnue d’utilité publique. Pourquoi sauver la biodiversité ? « Parce que chaque espèce est le résultat et l’aboutissement d’une évolution biologique qui s’étend sur des millions et des milliards d’années. » Tout de suite, on voit les choses différemment…

A l’heure actuelle, la Chine vient de lancer un plan draconien pour protéger l’environnement. L’écologie est au cœur de la campagne présidentielle française. Les scientifiques sont en train de demander au gouvernement américain que l’ours polaire soit mis sur la liste des animaux en voie de disparition. Cela impliquerait donc pour eux de réduire leurs gaz à effets de serre, et à faire de réels efforts pour la protection de l’environnement. Seront-ils enfin signataires du protocole de Kyoto ? La réponse pour la sauvegarde de l’ours est attendu pour la fin de l’année 2007. Et si l’écologie était au cœur de la prochaine campagne américaine ?

17 mars 2008

Génération citoyens du monde

Le chanteur de Mickey 3D nous l’avait bien dit : « Tu vas pas mourir de rire ». Le 21è siècle est plus que jamais celui des initiatives nécessaires. La planète va mal, ses habitants aussi, et face à ça, on ne peut que se sentir concernés. Si se préoccuper du monde est dans l’air du temps, une conscience s’élève parmi les jeunes. Le monde leur appartient, et ils comptent bien s’en occuper.

 

Apprendre une langue étrangère, effectuer une partie de ses études à l’étranger, partir l’été pour des chantiers bénévoles dans l’environnement ou l’humanitaire…Les 15-25 ans sont de plus en plus nombreux à avoir la bougeotte et l’envie de voir ce qui se passe ailleurs. Au quotidien, nous sommes de plus en plus sensibilisés à penser à l’échelle mondiale. Internet permet de savoir instantanément ce qui se passe à n’importe quel moment. Alors forcément, les actions se multiplient.

Tout d’abord avec l’écologie. Les médias en parlent, les politiques s’en emparent. Une radio sur Internet, Fréquence Terre y est même consacrée. Les jeunes se sentent de plus en plus concernés par les actions symboliques et l’écologie au quotidien. On voit souvent des collégiens ou des lycéens nettoyer les plages, le bord des rivières… Le 1er février, l’association « Demain la Terre » propose aux usagers d’éteindre symboliquement la lumière entre 19h55 et 20h pour attirer l’attention des citoyens et des pouvoirs politiques. Se préoccuper de l’environnement fait partie de notre identité de citoyen. Les semaines du développement durable font se multiplier les initiatives. Ainsi, les clubs sportifs en relation directe avec la nature, comme les kayakistes par exemple, cherchent à sensibiliser à ce type d’actions. Ce sont souvent eux qui organisent les nettoyages de rivière, se sentant directement concernés. Certains obtiennent même des labels écologiques, reconnues comme des «associations de protection de l’environnement ».

Des campagnes de sensibilisation pour les économies d’énergie, la lutte contre la pollution, commencent aujourd’hui à récolter ses fruits. Si, en France, on ne distribue pas encore d’amendes si les déchets ne sont pas triés, comme au Canada par exemple, les jeunes urbains suivent cette pratique sans rechigner.

De nouvelles filières post-baccalauréat s’inscrivent dans ce mouvement. L’écotourisme est enseigné dans les BTS tourisme ou les formations professionnelles. Une formation à Lille par exemple, permet de devenir guide nature multilingues ou bien professionnel en traitement des déchets. En dehors de l’écotourisme, les formations veulent également transmettre le respect des populations locales : c’est le tourisme équitable. Cela concerne le tourisme en Afrique ou bien en Amérique du Sud notamment. Faire marche l’artisanat local, les infrastructures, éviter la pollution par les touristes, les modifications de paysages…Tout cela a attrait au tourisme équitable.

Les habitudes de consommation changent également. Dans les distributeurs du lycée ou de la fac, de plus en plus d’associations obtiennent du café ou du chocolat issus du commerce équitable. Ce phénomène atteint même les écoles de commerce, tels l’ESC Rouen. Le  commerce équitable se développe, pour les vêtements ou les meubles. Les buveurs de thé ou de café connaissent Max Havelaar, Fair Trade… Il est certain que ces produits sont un peu plus chers à l’achat, mais « il est important de penser à ceux en amont de la chaîne industrielle », selon Mélanie, 20 ans, étudiante. A quand la généralisation dans tous les distributeurs ?

Grâce à ces grandes causes, on assiste parfois à des manifestations spectaculaires. Le 2 juillet 2005, Bob Geldolf organisait le « Live 8 » : des concerts géants et gratuits dans les pays du G8. Sous le slogan « Make Poverty History », le but de ces rassemblements était de faire adopter aux grands de ce monde des mesures en faveur des pays les plus pauvres. Quelques jours plus tard, des aides plus importantes étaient débloquées pour les pays en voie de développement. Les sommets altermondialistes sont également démonstratifs d’une engagement à l’échelle mondiale, face au phénomène de globalisation.

En dehors de ces manifestations ponctuelles, on trouve aussi de plus en plus de jeunes qui veulent voir la situation sur le terrain. Les ONG accueillent des bénévoles et des salariés dans divers domaines : soins, alphabétisation, ingénierie, communication…Les écoles les citent désormais comme débouchés possibles. Sans forcément faire preuve d’un engagement volontaire, on peut également faire une partie de ses études en dehors de ses propres frontières. En 2006, on fêtait les 10 ans du programme Erasmus, avec le succès qu’on lui connaît. L’enrichissement procuré par un séjour à l’étranger pour les études, un stage ou un premier job est considérable. On confronte son expérience et ses idées face à celles d’une autre culture, d’une autre langue, d’une autre expérience de la vie. Les aides accordées par les universités, les conseils régionaux ou même le ministère de l’éducation nationales facilitent la mobilité. Sans hésiter, il s’agit d’une expérience unique, et l’occasion de se faire de nouveaux amis internationaux.

D’ailleurs, lorsque l’on souhaite découvrir une ville, et pourquoi pas se faire héberger une ou deux nuits, c’est possible grâce au site www.hospitalityclub.org. Ce site propose aux jeunes de différentes nationalités partout dans le monde une inscription gratuite pour ensuite aller les uns chez les autres, sans se soucier du prix de la chambre d’hôtel. C’est un moyen convivial de faire des rencontres, et une façon plus humaine d’aborder le tourisme. Ce site a prouvé son efficacité, et permet parfois des rencontres étonnantes !

Pour les transports, des compagnies à bas prix permettent de voyager en Europe à des prix abordables. Ne pas oublier également la carte d’étudiant international (carte ISIC). Enfin, le train, grâce aux réductions pour les jeunes reste un bon moyen de transport toujours dans la zone Europe.

Il y a encore quelques années, l’Union européenne voulait créer un sentiment d’identité européenne. Aujourd’hui, il semble que les 15-25 ans se sentent tout simplement citoyens de cette planète. Si les racines culturelles seront bien évidemment toujours présentes, l’état du monde est une de nos préoccupations majeures, et ce, durablement. La Toile reste une formidable ouverture sur le monde. Une génération qui grandit dans un monde qui évolue toujours plus vite, qui se déplace de plus en plus vite, est forcément de plus en plus désireuse de comprendre ce qui l’entoure, et souvent de le constater par elle-même. La culture passe à travers les frontières, les goûts et les couleurs se mélangent. Citoyens d’un état, consciences civiques du monde… espérons que la planète et ses habitants soient enfin en de bonnes mains.

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