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17 mars 2008

Hubert Reeves : « où allons-nous » ?

« L’humanité se trouve à une étape cruciale de son existence, car les choix relatifs à la planète sont faits aujourd’hui, sont d’importance critique pour les forêts, les océans, les fleuves, les montagnes, la flore et la faune sauvages et les autres systèmes qui rendent la vie possible pour les générations futures… »

 

Cet extrait du rapport sur l’avenir de l’environnement mondial, de l’ONU, exprime les priorités de chacun dans l’univers dans lequel il se circonscrit. Hubert Reeves, les 5 et 12 mars derniers, a rappelé lors de deux conférences à Paris les enjeux majeurs de notre avenir.

La première séance était consacrée à la réponse que nous cherchons tous : « d’où venons-nous ? ». L’astrophysicien a tenu à nous rappeler que la théorie du Big Bang est jusqu’à aujourd’hui la plus plausible. En gros, le monde était concentré sur lui-même et aurait explosé. Aujourd’hui, on estime que l’univers comprend 100 milliard de galaxies, contenant chacune 100 milliards d’étoiles. Nous ne savons pas si nous sommes seuls dans l’univers, tout simplement parce que nous n’avons de preuves, ni dans un sens, ni dans l’autre.

Donc a priori, pour le moment, nous ne pouvons pas aller vivre sur une autre planète, ni attendre des extra-terrestres une recette miracle pour sauver la Terre. Il faut donc penser à l’avenir de la vie sur Terre. C’est ce volet qu’Hubert Reeves a particulièrement développé lors de sa seconde intervention.

Tout d’abord : une question simple. Pourquoi n’avons-nous pas été confronté plus tôt au problème de la planète en danger ? Pourquoi nous alarmer maintenant ?

Il y a deux raisons principales. La première, c’est que la population est de plus en plus importante. Elle ne cesse de croître, mais pas l’espace disponible. La seconde, c’est l’impact de l’industrie humaine. Il y a un siècle, il n’était pas aussi fort sur l’environnement. Aujourd’hui, on ne peut plus négliger ses conséquences. Il convient de voir ce qui ne va pas point par point.

· Le pétrole.

En cent ans, on a brûlé mes réserves de pétrole que la Terre avait mis cent millions d’années à produire. Nous devons donc dès à présent penser à l’après pétrole. Pour le moment, le problème est que l’atmosphère est rempli de gaz carbonique. Cela entraîne directement une hausse de la chaleur. Ce qui est grave, ce n’est pas la hausse de la température elle-même. En effet, personne n’a rien contre le fait de gagner quelques degrés, notamment dans nos climats tempérés. Nous comptons gagner entre 2 et 5 °C d’ici la fin du siècle. Ce qui est grave, ce sont les effets secondaires du réchauffement.

Le Groupement international d’études sur le climat (GIEC) regroupe 2500 scientifiques de tous pays. Ce groupe est chargé d’observer et de tirer les conclusions nécessaires sur le climat. Ces scientifiques garantissent que la hausse de la température est bien due, pour la majorité, à l’industrie humaine. Il n’est donc plus possible de prétendre le contraire, et que ce que nous vivons est purement naturel. L’Homme est en grande partie responsable des évolutions de son environnement.

Une preuve assez tangible : les assureurs ne veulent plus assurer les gens qui s’établissent au bord de l’eau, car le risque de catastrophes naturelles est de plus en plus élevé. La fonte des glaces est présente, et plus rapide que ce qu’on avait prévu. Cela pose des problèmes de biodiversité, mais aussi de la montée des eaux.

 

· La forêt mondiale

L’humanité a détruit plus de la moitié de la forêt mondiale. Aujourd’hui, en Indonésie, au Congo et en Amazonie principalement. Bien évidemment, cela est du à l’augmentation de la population, qui a besoin de plus d’espace, et à la nécessité d’infrastructures. Outre la pollution que cela engendre, il ne faut pas négliger le dysfonctionnement dans l’altération de l’oxygène, vital pour chaque être humain.

· Erosion de la biodiversité

Près de 50 % des espèces auront disparu d’ici à la fin de ce siècle. Par exemple, on pêche plus de poissons qu’il ne s’en reproduit. Seules les espèces qui ont la faculté de résister au changement, comme cela a été le cas durant toute l’évolution. Qu’en est-il de la notre ?

 

La vie est très stable depuis son apparition et va résister. Elle a su le faire pendant 600 millions d’années. A l’heure actuelle, les êtres humains sont en en train de créer la sixième extinction. Sa caractéristique, ce qui fait que celle là est différente, c’est que les être humains sont responsables dans ce cas précis. De plus, la race humaine est une victime potentielle de l’extinction qu’il a lui-même engendrée.

A ce jour, nous pouvons envisager deux scénarios :

- la disparition de l’espèce humaine. Il s’agit bien évidemment de l’hypothèse que nous voulons éviter.

- L’espèce humaine sera encore présente après la sixième extinction. C’est vers cette possibilité que nous travaillons, et vers celle là que nous devons faire des efforts.

Finalement, outre l’instinct de survie qui nous gouverne tous, pourquoi l’espèce humaine, qui a réussi à s’auto détruire, mériterait-elle d’être sauvée ?

Selon Hubert Reeves, l’humanité mérite quand même de s’en sortir. Les humains ont apporté des choses qu’aucune espèce n’a su apporter.

- Art et la culture. Tout ce qui ont ce sujet en philo, savent que l’art est indispensable à la vie de chacun, quoi que l’on puisse croire au premier abord. Que serait notre vie, sans musique, sans cinéma, sans théâtre, sans peinture, sans danse, etc… ? Cela montre également la capacité humaine à réfléchir sur elle-même.

- La science. En effet, si nous en arrivons à de telles conclusions, ce n’est pas anodin. L’intelligence humaine a ses revers, mais la science nous sert considérablement.

- L’empathie, la compassion. Nous sommes effectivement la seule espèce à ne pas pratiquer la sélection naturelle. Pour comprendre, un exemple simple. Lorsqu’on oisillon naît et tombe malade, les parents vont obligatoirement arrêter de le nourrir. Celui-là est considéré comme trop faible pour continuer à vivre. Ils ne font donc aucun effort pour le sauver. La sélection naturelle joue son rôle. Pour un être humain, les choses sont tout autres. Dès le départ, nous avons une vision différente des autres de notre espèce. En cela, nous pouvons considérer que l’espèce humaine peut se sauver.

 

Des organismes veillent à la préservation de la nature, comme la ligue ROC, présidée par Hubert Reeves. Ses objectifs principaux sont de préserver la faune sauvage, faire reconnaître le statut d’être sensible à tout animal, et défendre les droits et les intérêts des non-chasseurs. Cette association a été reconnue d’utilité publique. Pourquoi sauver la biodiversité ? « Parce que chaque espèce est le résultat et l’aboutissement d’une évolution biologique qui s’étend sur des millions et des milliards d’années. » Tout de suite, on voit les choses différemment…

A l’heure actuelle, la Chine vient de lancer un plan draconien pour protéger l’environnement. L’écologie est au cœur de la campagne présidentielle française. Les scientifiques sont en train de demander au gouvernement américain que l’ours polaire soit mis sur la liste des animaux en voie de disparition. Cela impliquerait donc pour eux de réduire leurs gaz à effets de serre, et à faire de réels efforts pour la protection de l’environnement. Seront-ils enfin signataires du protocole de Kyoto ? La réponse pour la sauvegarde de l’ours est attendu pour la fin de l’année 2007. Et si l’écologie était au cœur de la prochaine campagne américaine ?

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